Un rassemblement, organisé par le Printemps de Corbeil devant le CHSF, a été l’occasion pour les soignants de prendre la parole.

Un personnel en souffrance. C’est ce qui est ressorti des prises de paroles, ce jeudi après-midi, devant le Centre hospitalier Sud francilien (CHSF) à Corbeil-Essonnes. A l’initiative du Printemps de Corbeil, association politique de gauche, deux députées, Elsa Faucillon (PCF) et Caroline Fiat (FI), les syndicats Sud Santé, la CGT et FO étaient réunis pour défendre l’hôpital public.

A cette occasion, médecins, aides-soignantes et agents ont pris la parole pour parler de leurs difficultés à exercer dans de bonnes conditions. « Je suis inquiète pour mon équipe qui souffre car je ne peux pas lui donner ce dont elle a besoin pour travailler », lance une cadre soignante. « Nous ne sommes pas assez nombreuses. Là où il faudrait être deux pour s’occuper d’un patient, très souvent, nous sommes seules », regrette une aide-soignante. « Quand il faut faire sortir un patient, nous n’avons aucun moyen derrière. Nous ne sommes plus des assistantes sociales, mais des videuses de lits », constate amèrement cette assistante sociale.

Une infirmière exprime aussi sa colère : « Tout se déshumanise. On nous demande de la qualité, mais ce n’est plus possible, tout le monde en souffre. Et les salaires, ras le bol ! Infirmière, c’est trois ans d’études pour 100 € de plus que le Smic. » Ce médecin en psychiatrie adulte dit être à bout : « Nous sommes passés de 9,2 postes équivalents temps plein à 4,5 et bientôt 3. Nous ne sommes plus en capacité de répondre aux exigences de service public. C’est nous qui avons besoin de soutien psychologique. Je ne sais plus comment tenir debout. »

Et cela ne devrait pas s’arranger. « On nous a annoncé la suppression de 50 postes, alerte Catherine Fayet de Sud Santé, 3 médecins, 24 paramédicaux et 23 sur les services supports techniques. En ce moment même, notre direction en discute avec l’Agence régionale de santé. Alors que notre activité est en hausse de 30 % sur 4 ans, on nous demande encore de faire des économies. Et c’est toujours sur le dos du personnel ! Ce n’est plus possible. » De nouvelles réunions sur ce sujet sont prévues début mai avec la direction de l’établissement.

« Des discussions sont en cours avec l’ARS pour rajuster notre Plan de Retour à l’Equilibre Financier, confirme la direction de l’hôpital. Et ce, compte tenu d’un résultat déficitaire en 2017 de 15 M€. La Direction Générale a proposé des pistes d’augmentation d’activité et de recettes qui sont en cours d’examen par l’ARS. Une économie de l’ordre de 2 M€ sur les dépenses liées à la masse salariale fait également partie de la réflexion, ce qui correspond à une cinquantaine de postes. Les mesures étudiées portent sur des gels de postes et des recrutements différés. Elles n’entraîneront en aucun cas des licenciements. »

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http://www.leparisien.fr/corbeil-essonnes-91100/corbeil-essonnes-les-personnels-de-l-hopital-expriment-leur-malaise-12-04-2018-7660824.php

Sébastien Morelli| 12 avril 2018