Augusta Bruchlen-Jouhaux

(18 septembre 1899 – 28 avril 2003)

Elle est née à Mulhouse d’un père alsacien et d’une mère allemande. Elle est scolarisée en langue allemande et ne devient citoyenne française qu’en 1918.

Elle rejoint la CGT en 1924 et étant trilingue (allemand, français, anglais), elle est versée au Service international de la Confédération.

Elle devient la traductrice, l’interprète et l’assistante de Jouhaux. Tous deux ne se quitteront plus.

De 1926 à 1931, elle l’accompagne aux congrès syndicaux allemands, puis à la veille de la guerre, aux États-Unis, au Mexique et en Tunisie.

En juin 1940, le couple est à Bordeaux, puis Toulouse.

En février 1941, Jouhaux l’envoie comme agent de liaison clandestin à Paris pour renouer avec la CGT (interdite) en zone occupée. En août, ils s’installent à Cabriès près de Marseille.

En novembre 1942, Jouhaux est réarrêté. Elle aussi, envoyée au camp de Bruns dans le Tarn.

Libérée en janvier 1943, elle rejoint Léon en résidence surveillée à Evaux les Bains. Mais trois mois plus tard, il est envoyé en Allemagne, livré par Pétain aux nazis. Le sang d’Augusta ne fait qu’un tour. Elle fonce à Vichy puis à Paris où elle obtient l’autorisation de rejoindre son compagnon en captivité.

Libéré par les Américains, le couple rentre à Paris le 8 mai 1945. On la retrouve comme interprète à San Francisco lors de la fondation de l’ONU. Ils se marient après la libération.

De septembre 1949 à décembre 1971 elle fut la présidente du bureau parisien du BIT (Bureau international du travail).

Commandeur de la légion d’honneur, la Confédération lui a fêté ses 100 ans lors d’une journée mémorable au 141.

« Schnuky », son petit nom affectif, a étonné l’assistance par sa vitalité et sa clairvoyance.

 

Il y a 20 ans, elle nous quitta.


Extrait du journal « Le Syndicaliste » publié en mars 2023

https://www.udfo91.fr/download/le_syndicaliste_fo_91/Journal-mars-2023-BD.pdf