Le candidat Macron annonçait à propos de l’accès au RSA :

« Il y aura, dans cette réforme, l’obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine à une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation en insertion, soit d’emploi ».

Aujourd’hui, plusieurs Présidents de départements annoncent à qui veut l’entendre qu’ils sont candidats à la mise en œuvre de ce nouveau dumping social.

Comme si les employeurs n’avaient pas assez d’aide de l’Etat, il faudrait qu’il paye aussi les « salaire » pour tout ou partie.

« Dès l’automne » annonce le ministre du Travail, du plein-emploi et de l’insertion, Olivier Dussopt, pour commencer l’expérimentation de la sur-précarité.

« J’espère que l’on pourra construire avec l’Etat. Je veux dire au gouvernement ce que je souhaite ouvrir comme cases. Le dispositif doit être large, et ne pas seulement proposer des heures de bénévolat, car les situations des personnes bénéficiaires du RSA sont très différentes.  » annonce le Président de l’Essonne François DUROVRAY

Au jeu du qui dit mieux, d’autres Présidents de départements annoncent leur volonté de surexploiter la misère pour pas cher.

Faire travailler des allocataires du RSA et pourtant des salariés bénéficient déjà du RSA. Oui un vrai salarié en dessous du seuil de pauvreté a le droit de bénéficier d’un complément par le RSA. « Une étude de la Drees sur les minima sociaux montre que 17% des bénéficiaires du RSA cumulent cette allocation  avec un emploi. Cet emploi reste bien souvent précaire et la Drees relève plusieurs freins à l’insertion professionnelle des bénéficiaires.  » (financée par nos impôts).

En effet, les employeurs du privé ou du public ne veulent ni augmenter le temps de travail, ni le salaire pour pouvoir mieux  augmenter la pression par la précarité. Tout le monde le sait : « la meilleure prime à la productivité, c’est le bas salaire ».

Mais ces salariés bénéficient d’une couverture sociale, du code du travail, des conventions collectives et autres textes.

Demain, en faisant travailler des allocataires du RSA, c’est la double peine. Ils sont en dehors de tout. Si pas de salaire, pas de vraie couverture sociale, pas de code du travail, pas de convention collective… pas de statut ou alors un nouveau « code presque noir ».

Et les chômeurs non radiés dans tout ça ?

Pour retrouver un travail, si cette surexploitation se met en place, ils devront attendre d’être radiés et de bénéficier du RSA pour avoir une réinsertion au rabais… Sommes-nous dans l’anticipation en écrivant cela ?

L’Union Départementale est intervenue lors du CCN pour que notre opposition figure dans notre résolution à propos de cette fausse réinsertion et à envoyer un communiqué de presse pour faire connaître son opposition à la « frénésie » libérale du Président du département de l’Essonne.

Seul un vrai travail avec un vrai salaire pourra offrir une réelle réinsertion et faire bénéficier d’une vraie couverture sociale.

En arrêtant les radiations à tour de bras à Pôle Emploi, il y aura moins de bénéficiaires du RSA.


– Extrait du JOURNAL « Le Syndicaliste » –

https://www.udfo91.fr/download/le_syndicaliste_fo_91/Journal-182