2025 marque les 20 ans de la Faculté des Métiers

2025 marque les 20 ans de la Faculté des Métiers d’Évry. Un anniversaire qui devrait être un moment de fierté collective, de reconnaissance du travail accompli et de projection vers un avenir plus juste et plus solidaire. Mais à la lumière des bilans sociaux et financiers de 2024, c’est un goût amer qui domine chez les salarié(e)s.
Une injustice budgétaire criante
Les comptes 2024 affichent une santé financière solide : un résultat net positif de plus d’un million d’euros, une trésorerie abondante, des investissements matériels massifs. Pourtant, cette aisance ne bénéficie pas aux premiers concernés : les salarié(e)s. Au contraire, ils subissent une double peine. D’un côté, leur pouvoir d’achat recule pour la deuxième année consécutive ; de l’autre, la direction générale s’octroie une augmentation de +8,8 %, en toute déconnexion avec la réalité du terrain.
Des salarié(e)s précarisé(e)s et invisibilisé(e)s
L’analyse du rapport social 2024 révèle un recours abusif aux contrats précaires : 75 % des embauches sont en CDD ou CDDU parfois pour des motifs juridiquement discutables. Ce choix stratégique alimente l’instabilité sociale et fait peser un risque juridique important sur l’établissement. Pire encore : la Faculté des Métiers de l’Essonne, censée être un modèle en matière d’apprentissage, ne recrute presque plus d’apprentis en interne et délaisse les jeunes générations malgré un vieillissement préoccupant des effectifs.
Inégalités salariales persistantes et non corrigées
Derrière les indicateurs flatteurs sur l’égalité professionnelle se cachent des écarts inacceptables : 20 % entre femmes et hommes parmi les cadres encadrants, 12 % chez les agents de maîtrise, 8 % chez les formateurs. Ces chiffres sont en contradiction totale avec les obligations légales en matière d’égalité de rémunération et aucune mesure concrète n’a encore été mise en œuvre pour corriger ces injustices.
Un choix politique : l’investissement matériel contre l’humain
Alors que les salarié(e)s attendent reconnaissance et revalorisation, les priorités budgétaires sont claires : +62,9 % en informatique, +24,1 % en matériel, +36,9 % en sous-traitance, et plus de 1,3 million d’euros d’immobilisations, notamment pour l’acquisition de nouveaux locaux via une SCI. Pendant ce temps, les primes diminuent. Les heures supplémentaires, quand elles sont reconnues, sont réduites. Quant à la politique de reconnaissance, elle reste opaque et discriminante.
20 ans de la Faculté des Métiers : un tournant à ne pas manquer
Cet anniversaire ne peut être l’occasion d’une simple célébration institutionnelle. Il doit marquer un tournant. Les salarié(e)s n’acceptent plus d’être les variables d’ajustement d’une stratégie qui les ignore. Ils demandent justice, reconnaissance, et respect.
Extrait du journal « LE SYNDICALISTE » :
https://www.udfo91.fr/download/le_syndicaliste_fo_91/Journal-juin-2025-BD.pdf