Défendre la Laïcité véritable – un combat d’actualité

En décembre 2025, la loi de Séparation des Églises et de l’État aura 120 ans. À cette occasion, il est important de rappeler que pour ses promoteurs, Ferdinand Buisson, Jean Jaurès et Aristide Briand, il s’agissait d’une loi de liberté et non d’interdiction, n’en déplaise à MM. Darmanin et Retailleau et tous les apôtres des lois liberticides dirigées contre nos concitoyens d’origine arabo-musulmane.
Cette volonté majoritaire a inspiré les articles de la loi de 1905 qui constituent la base de la jurisprudence de notre pays et le fondement de la Laïcité institutionnelle :
Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.
Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’État, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes.
Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons.
Article 28 : Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions.
En conséquence, à dater de 1905, sont illégales les subventions versées par les collectivités territoriales à des activités cultuelles, de même sont illégales les crèches, les croix et autres emblèmes religieux édifiés sur des emplacements publics. Sont tout aussi illégitimes, voire illégales, les exonérations fiscales attribuées pour des dons à des œuvres religieuses, les exemptions et manipulations financières en faveur des cultes.
Sont également contraires à la loi de 1905, loi constamment dénaturée :
- Le maintien de statuts d’exception comme en Alsace-Moselle et en Guyane, etc.
- Le financement direct ou indirect des cultes : 12 milliards par an attribués à l’enseignement privé catholique grâce à la loi Debré de 1959, 40 euros par essonnien attribués chaque année pour le fonctionnement des établissements privés sous contrat, écoles, collèges, lycées (à 95 % catholiques).
- La présence d’élus es-qualité aux cérémonies religieuses
- Le discours d’Emmanuel Macron dans l’enceinte de Notre-Dame de Paris en décembre 2024
- Les interdictions vestimentaires de toute nature dans la sphère publique
Pour la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière, la défense de la loi de 1905 qui garantit la liberté de conscience est une évidence. FO reste attachée au Serment de Vincennes du 19 juin 1960 qui exigeait :
« Fonds publics à l’école publique, fonds privés à l’école privée ! »
(400 000 participants et 11 millions de pétitionnaires contre la loi Debré). Avec la multiplication des scandales touchant des établissements privés catholiques (lycée Stanislas à Paris, Notre-Dame de Betharram près de Pau…), cette revendication est d’autant plus d’actualité !
Françoise Rousseau,
militante laïque FO
