Madame la Présidente,
Vous n’êtes pas sans savoir que sur le fond de préparation à l’ouverture à la concurrence, l’entreprise SNCF et IDF Mobilités procèdent à des réorganisations, aujourd’hui sur la ligne H, demain sur les autres.
Les usagers pourraient être heureux des communications sur les sujets, celles qui annoncent un nouveau service commercial et une amélioration des transports sur leur ligne, mais il en est tout
autre. Il s’agit, à contrario, de déshumaniser les gares de la ligne H, d’en fermer certaines les samedis et dimanches. Le train fait partie du quotidien des habitants de la région Île de France et des français de manière générale, que ce soit pour se rendre au travail, à l’école ou pour les vacances ou loisirs. Vous comprendrez alors pourquoi ils sont inquiets.
Au-delà des suppressions de postes de cheminots, le service proposé aux usagers pour demain apparaît d’ores et déjà comme dégradé. Ces derniers ont bien saisi que « nouveau service »
n’était pas forcément synonyme de « qualité de service ». Alors, oui, ils s’interrogent : comment demain, ils pourront acheter un billet, recharger leur Pass ? Comment ils auront des informations
pour leur voyage, leur sortie du week-end ? Comment y voir clair lors des week-ends de travaux sur l’infrastructure ?
Vous l’aurez compris, madame la Présidente, l’usager des lignes Transilien sera baladé de guichet fermé à machine en panne, puis d’une application complexe sur smartphone (s’il en est doté), et tout cela sans avoir la certitude d’y trouver son compte, l’information recherchée ou tout simplement pouvoir voyager en Île de France.
Dans un contexte de remise en cause du service public par les dogmes libéraux et dans le cadre de ses réorganisations, la SNCF, fidèle à sa politique destructrice d’emplois et de service public,
met en place cette « digitalisation » des gares, qui vient s’ajouter aux annonces de la baisse de la fréquence des trains sur la ligne H.
Ne croyez-vous pas, madame la Présidente, que cette dégradation du service dans les transports liée à la déshumanisation, viendra accroître le sentiment d’insécurité ? La région Île–de France va-t-elle s’y refuser ? Si la région souhaite garder un haut niveau d’investissements pour la remise en état de l’entretien des infrastructures et si elle fixe de réels objectifs de régularité et de fiabilité des trafics, dont on peut se féliciter, nous souhaitons tout de même vous alerter sur les aspects humains et sociaux.
Il va de la responsabilité de chacun et les bases mêmes du service public sont en jeu. Par service public, vous comprendrez qu’il s’agit de celui attendu par les usagers des transports de la région:
– Des gares propres
– Des guichets ouverts
– Des informations en temps réels
– Des écrans, des outils, et des machines qui fonctionnement
– Une présence humaine pour informer, pour rassurer et prendre en charge les usagers
C’est ensemble qu’il nous faut agir pour le bien de tous, cheminots comme usagers. C’est en ce sens que nous avons interpellé la direction SNCF et initié une pétition. Nous ne prétendrons pas tirer sur l’ambulance, mais tenons cependant à vous assurer de notre détermination à nous opposer à ce que nous considérons être une remise en cause de la réponse aux besoins des usagers. Nous ne pouvons cautionner que le service public soit mis à mal par des logiques purement économiques.
Une nouvelle fois, dans ce contexte, il nous apparaît essentiel de pouvoir vous rencontrer et échanger avec vous sur cette problématique posée. Il est nécessaire d’insister sur le caractère éminemment urgent d’une telle rencontre, seule de nature à éviter la baisse notable de qualité de service public que nous évoquions.
Dans l’attente de vous rencontrer, et restant à votre entière disposition pour en définir les modalités, je vous prie d’agréer, madame la Présidente, nos sincères salutations.
Gabriel GAUDY Vincent VILPASTEUR Philippe HERBECK
Secrétaire Général Administrateur IDFM FO Secrétaire Général
URIF FO Fédération FO Cheminots
