Le jeudi 25 janvier 2024, le SNUDI FO de l’Essonne manifestait à Paris, marchant dans les rues en direction du ministère de l’Éducation Nationale. Nous marchions pour revendiquer notre opposition à l’inclusion scolaire systématique et forcée des élèves en situation de handicap dans les écoles maternelles, élémentaires et primaires.

Nous étions plusieurs milliers en manifestation, près de 5000, venus de toute la France à l’appel de la FNEC FP FO (la fédération de l’éducation FO) mais aussi du secteur social et médico-social FO, des agents-territoriaux et hospitaliers FO, des personnels de l’enseignement agricole FO.

Les PE (professeurs des écoles/instituteurs), les AESH (Accompagnant des Élèves en Situation d’Handicap), l’ensemble des personnels sont venus protester de toute la France contre l’acte 2 de l’inclusion systématique imposé par Macron en avril dernier.

Pour rappel, depuis La loi « Montchamp » du 11 février 2005, les gouvernements successifs tentent de faire croire aux familles que leur enfant handicapé progressera bien plus en école ordinaire plutôt qu’en ITEP (Instituts Thérapeutiques, Éducatifs et Pédagogiques) ou en IME (Instituts Médico-Éducatifs)…

Mais en école ordinaire, aucun moyen n’a été donné pour accueillir ces élèves !

Les personnels AESH ne sont pas plus formés à l’accompagnement de ces élèves que les enseignants qui les accueillent !

Pas de formation spécifique, pas de personnel formé et qualifié supplémentaire !

Pas d’allègement spécifique des effectifs !

Cette « inclusion scolaire » est un leurre, uniquement destiné à faire des économies sur le dos de ces élèves handicapés et en mentant à leurs familles.

L’acte 2 de l’école inclusive augmente les économies réalisables !

Cet acte 2 programme la disparition des établissements spécialisés tels que les IME et les ITEP qui accompagnaient professionnellement les familles et faisaient le lien avec l’Éducation Nationale. Le personnel de ces structures spécialisées, rappelons-le est formé spécifiquement et pendant plusieurs années. Par exemple il faut 3 ans pour former les éducateurs spécialisés sur un ou plusieurs types de handicap qui s’occupent d’un ou deux enfants selon le degré de handicap.

Comment peut-on imaginer que la qualité d’accueil, le taux d’encadrement ou les compétences des adultes des milieux ordinaires soient les mêmes dans les écoles et les collèges ? Et au milieu de groupes classes la plupart du temps déjà surchargés ?

Inclure les élèves sans que les adultes soient qualifiés ni formés est une aberration. On manque de tout à l’école d’aujourd’hui : de profs, d’AESH, de médecins, d’infirmières, de psychologues scolaires …

En revanche chaque classe du 1er et du second degré a dans ses effectifs un enfant notifié par la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) : ces enfants atteints d’autisme, de troubles mentaux, de troubles du comportement (TDAH trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité , HPI haut potentiel intellectuel , etc ) sont « jetés » dans nos classes sans moyen pour que nous puissions leur offrir un accueil et un enseignement décent auquel ils ont pourtant droit eux aussi ! Mais l’école ordinaire ne peut pas leur offrir !

L’école maternelle, révélatrice des handicaps des enfants, se voit désormais débordée par toutes ces situations où la violence de ces enfants en souffrance est prise en charge à retardement. Dans l’Essonne, 844 sur 6500 élèves sont toujours en attente d’AESH, 1610 sont en attente de renouvellement. Mais ce que ne disent pas ces chiffres, c’est qu’une AESH suit en moyenne 5 élèves, soit 4 heures par élève sur une semaine de 24 heures…

Avec l’acte 2, C’est la poursuite de l’inclusion systématique et forcée ! Pour Macron, tous les élèves ont leur place en école ordinaire. Mais cette position est la négation des besoins particuliers de ces élèves !

Le SNUDI FO 91 ne s’oppose pas à l’ « inclusion ». Mais ces élèves ne sont pas accueillis selon leurs besoins, avec les moyens humains et matériels nécessaires !

Ces élèves handicapés sont en souffrance faute d’un accueil adapté, les autres élèves de la classe sont aussi parfois et par conséquent en souffrance ainsi que les personnels enseignants et AESH qui ont ces élèves en charge.

Le SNUDI FO 91 s’oppose à la systématisation de cette inclusion forcée, sans moyen, sans formation sous le diktat d’un plan de finances qui voudrait faire toujours plus d’économies sur les dos des personnels, des élèves et de leur famille !

Nous revendiquons

  1. La défense de l’enseignement spécialisé

  2. La création de toutes les places nécessaires et le maintien des établissements sociaux et médico-sociaux

  3. Un statut de fonctionnaire et un vrai salaire pour les AESH

  4. Le retrait de l’acte 2 de l’école inclusive !