Moralement, je me devais d’être là. Le discours du Président, c’est de la maltraitance, la négation de deux mois de mobilisations contre la réforme des retraites ! Comme si les millions de manifestants, qui disent la pénibilité de leur emploi, ne comptent pour rien. Mais qu’a fait le gouvernement pour améliorer nos conditions de travail et d’emploi ? Rien, dénonçait Maud, enseignante dans l’Essonne. Et qui le 23 mars manifestait pour la troisième fois. Malgré le sacrifice financier. Impossible de faire plus : A Bac+5 et 37 ans, dont 16 ans d’enseignement, j’ai un salaire de base de 1.800 euros net, hors les primes. Mais elles ne comptent pas pour la retraite, témoignait la militante, qui accumule les sujétions pour avoir le maximum de primes et pouvoir joindre les deux bouts : travailler en zone REP+ (réseau d’éducation prioritaire), assurer pendant les vacances scolaires les stages de remise à niveau pour les élèves d’école élémentaire, saisir toute occasion d’heures supplémentaires.

Maud est déterminée, dans une opposition résolue à la réforme, à l’image de tous ceux qui défileront encore ce mardi 28 mars. Comparé au 19 janvier, on a multiplié par dix notre participation à la manifestation parisienne ! insistait le 23 mars David, secrétaire général du Snudi FO 91 (syndicat national unifié des directeurs, instituteurs, professeurs des écoles, PsyEN, AESH). Aujourd’hui, nous sommes 25 militants FO des écoles de l’Essonne, et une dizaine de collègues sympathisants nous ont rejoints. Ils voudraient adhérer à FO mais disent qu’ils ne peuvent se permettre le coût de la cotisation… Ce n’était jamais arrivé avant et traduit bien les difficultés financières des enseignants. Et de répéter On perd tous de l’argent. Mais instit’ à 64 ans, ce n’est pas possible !

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